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La Poste Mobile : bientôt la fin pour cet opérateur MVNO ? - Horaires la poste

La Poste Mobile : bientôt la fin pour cet opérateur MVNO ?

29 janvier 2024

C'est la vente des 51% des parts au sein de La Poste Mobile que le groupe envisage de réaliser.  Avec la fin de ce dernier opérateur virtuel français, la liste des MVNO qui ont disparu et mis en vente tend à se rallonger. Il ira en effet suivre le pas de Virgin Mobile et d'Auchan Mobile. 

Une réflexion en cours sur l’évolution du capital de La Poste Mobile a été confirmée par un porte-parole de l'entreprise. Selon ce dernier, si la confirmation de cette évolution venait à avoir lieu, une condition à observer serait la poursuite de "la commercialisation de La Poste Mobile dans le réseau des bureaux de poste."

 

Serait-on sur le point de vendre le dernier grand opérateur de réseau mobile virtuel ou MVNO - Mobile Virtual Network Operator ?

 

D'après Les Echos, la vente totale ou partielle des parts du groupe postal au sein de la Poste Mobile est un projet d'actualité. Pour rappel, ce sont 51 % du capital qui sont détenus par la Poste tandis que 49 % restants reviennent à SFR. Si on revient sur l'historique, le lancement de l'opérateur a eu lieu il y a déjà 13 ans, puisqu'il remonte à l'année 2011. Ce ne sont pas moins de 2,3 millions d'abonnés qui ont adhéré à cet opérateur, atteignant ainsi la cinquième place en France.

Cette cession des parts envisagée avant l'été ne pourra se faire qu'après obtention de l'aval du gouvernement. 

Quoi qu'il en soit, l'identité de La Poste Mobile a vocation à perdurer avec ses services qui continuent à être accessibles au niveau d'environ 7 000 bureaux de poste. Selon le quotidien d'actualités économique, sont attendus de cette vente des parts, les effets positifs qu'on obtient à diversifier les activités.  

Avec un chiffre d'affaires de 336 millions d’euros, on s'attend cette année à ce que la Poste Mobile affiche un Ebitda (bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement) de 48 millions d’euros. A titre d'information, ce n'est qu'en 2022 qu'on a pu enregistrer une rentabilité. Ce sont notamment les forfaits sans engagement, accessibles dès 11 euros mensuels qui ont suscité l'intérêt d'un grand nombre de monde. Il est ainsi fort probable qu’une valeur de 600 et 750 millions d’euros soit atteinte par l'opérateur.

 

Potentiels acquéreurs : SFR et Bouygues Telecom

 

A la question de savoir ceux qui ont le plus de chance d'acquérir La Poste Mobile, il y a bien évidemment des protagonistes qui se situent en tête de liste. Parmi eux, l'unique coactionnaire SFR jouit sans conteste d'un droit de préemption. De son côté, la filiale d’Altice accuse une perte de ses abonnés dans le mobile. Cela se chiffre à 365 000 dans la période des trois premiers trimestres de l'année passée.  En reprenant les clients de La Poste Mobile la situation de celle-ci ne gagne qu'à s'améliorer. Avec son état d'endettement avancé, le groupe de télécoms de Patrick Drahi a ainsi le projet de céder partiellement le capital de SFR.

Sinon, Bouygues Telecom est aussi bien placé en tant que potentiel acquéreur. En rachetant Euro-Information Telecom (EIT) et ses cinq marques MVNO : Auchan Mobile, NRJ Mobile, Cdiscount Mobile, Crédit Mutuel Mobile et CIC Mobile, la filiale du groupe de BTP tend à consolider sa position à la  troisième place des opérateurs français ravi à Free en 2020.

Free et Orange ne représentent pas à priori des candidats probables. En ce qui concerne Free, son intérêt se tourne plutôt vers la conquête de l’Europe. Il vise en l'occurrence de grands opérateurs comme Vodafone Italia. De se côté, Orange s'épanouit déjà grandement en termes de large leadership à travers le monde de la téléphonie mobile. Il privilégie ainsi le renforcement sur les marchés BtoB mais également la cyber sécurité.

 

Le modèle économique des MVNO fragilisé

 

Comme nous le savons, les MVNO se démarquent par la non disposition de leurs propres antennes. Ils se reposent sur celles des autres opérateurs. On présage ainsi que la cession de La Poste Mobile mettrait irrémédiablement fin aux MVNO, et ce quel que soit l'acquéreur. 

La situation actuelle qui n'est plus au plein essor de la téléphonie mobile tel qu'elle l'a connu dans les années 2000, emmène petit à petit les réseaux virtuels à jeter l’éponge.

Notons que Virgin mobile a fait l'objet d'un rachat par Numericable-SFR tout comme les marques du groupe EIT. Pour ce qu'il en est de Carrefour Mobile, il y a bien arrêt de service en France avec tout simplement le maintien d'une offre fournie par Orange.
 
Par ailleurs, Altice France avait repris, pas plus loin qu'en 2022, le détenteur des 50% des parts de Réglo Mobile (anciennement Leclerc Mobile). Il s'agit d'Afone qui regroupe près de 770 000 abonnés. 

Au détriment de celui de la téléphonie, c'est vers d'autres domaines que les acteurs de la grande distribution se tournent. Toutefois, cela se fait toujours dans la perspective d'une fidélisation de leur clientèle. Le schéma actuel fait donc apparaître une combinaison originale des mondes du retail et du streaming. On ne manque pas ainsi de remarquer l'expérimentation d'un programme d'abonnement commun par Carrefour et Netflix. Carrefour Plus a en effet fait son entrée six mois après le partenariat entre Monoprix et Amazon Prime Video. Comme offre, on peut citer par exemple celle que l'enseigne propose dans les agglomérations de Bordeaux et Rouen. Elle fait donc profiter à ses clients une remise de 10% lors de l'achat de ses produits. Avec un tarif de 5,99 euros mensuel, ils gagnent aussi un accès à la plateforme de streaming avec publicité.

 

Une fin liée à l'arrivée fracassante de Free

 

Les Echos a partagé une analyse de la situation critique du marché des réseaux virtuels. L'explication se base sur un double phénomène d’après ce quotidien d'information. Tout d'abord, lorsque Free entre en scène en 2012, les prix percutants qu'il a proposés ont provoqué une réelle déstabilisation du marché du mobile. Conséquence : une fragilisation du modèle économique des MVNO. En outre, son arrivée sur le marché sans compter l’inflation ont fini de mettre sous tension Orange, SFR et Bouygues Telecom.

On relève dans les Echos : "Les opérateurs confrontés à la stagnation du marché ne voyaient plus l'intérêt de rogner leur marge pour des sociétés qui jusqu'ici leur servaient de produit d'appel à la conquête des nouveaux utilisateurs de téléphones mobiles ». 

L'atout des MVNO réside plutôt dans les services traditionnels. C'est donc au niveau du marché des entreprises que ceux-ci ont leur valeur ajoutée.  Bien que Keyyo ait été racheté par Bouygues Telecom et Coriolis Telecom ait été repris par Altice, l’Arcep n'en est pas pour autant à manquer d'opérateurs virtuels BtoB sur sa liste. 

Au cours des dernières années, une tendance à la baisse est observable au niveau de tous les segments de marché. La part de marché des MVNO telle que rapportée par l’observatoire des services mobiles de l’Arcep se chiffrait à 7,3 % fin septembre 2023.  Trois années auparavant, plus précisément en décembre 2020, il était de 11,9%.

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